Se préparer à un grand changement de paradigme

«Quand le7 se préparer dernier arbre aura été coupé, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, vous découvrirez, mais trop tard, que l’argent ne peut pas se manger»
Proverbe amérindien.

De quoi s’agit-t-il au juste quand on parle de changement de paradigme * ?

Nous avons tous et toutes une vision partielle du monde actuel, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Mais il arrive un temps où nous sommes obligés de modifier cette vision pour nous ajuster au développement futur de nos sociétés.

La façon de voir notre économie, les principes qui régissent l’univers autant que les fondements moraux de nos comportements en société peuvent être révisés et, quand toute une partie de la population y voit une occasion d’évoluer, il y a la naissance d’un nouveau paradigme. Malheureusement ou heureusement, il y a toujours de la résistance au changement et, quand se pointe un nouveau paradigme à l’horizon, les changements ne sont pas automatiquement acceptés, voire compris. Un changement de paradigme est une sorte de transition, parfois douloureuse, qui nous demande un effort supplémentaire pour modifier nos vieilles façons de penser.

Au seizième siècle, les Incas ont dû abandonner les sacrifices humains pour apaiser la colère divine une fois conquis par les Espagnols. Les Européens ont dû abandonner le transport à cheval pour le transport mécanisé quand le train et l’automobile ont fait leur apparition . Plusieurs religions ont dû abandonner leurs croyances sur la formation de l’univers pour accepter une approche plus scientifique. La Chine a abandonné le régime impérial pour le communisme. De même, en 1945, l’empereur du Japon et toute sa population ont dû abandonner la notion de droit divin après leur défaite. Faites l’exercice et vous trouverez dans l’histoire une suite de transformations sociopolitiques qui ont été identifiées à des changements de paradigme correspondant à une nouvelle représentation du monde.

En 2012, tous les pays sont amplement diagnostiqués comme hyperpollués, sur- hypothéqués, envahis par diverses maladies liées à nos modes de vie axés sur la performance économique. Cette «vision» d’un monde basé sur l’économie de marché où chaque individu peut obtenir tout ce qu’il veut moyennant de l’argent ne tient plus. D’ailleurs, le système financier qui régit la circulation de l’argent est dans une crise tellement grave que presque personne ne voit logiquement comment il peut encore survivre. Il n’y a que les banquiers, les économistes et les dirigeants des gouvernements qui tentent, tant bien que mal, de sauver un système qui nous entraine non seulement vers la faillite financière mais vers la faillite de nos ressouces naturelles et même de nos objectifs sociaux. Étrangement, nous pouvons nous endetter collectivement pour les 10 prochaines générations afin de sauver un système qui ne profite qu’à une poignée d’individus, mais nous ne pouvons pas utiliser cet argent virtuel pour nourrir les plus démunis ici, maintenant et tout de suite.

La richesse sur le dos des générations à venir n’a tout simplement plus de sens. Cette richesse, fondée sur des dettes nationales et même mondiales d’une ampleur inimaginable, correspond à un vieux paradigme lié à une sorte d’esclavage obligatoire des uns au profit des autres. Quel peuple peut payer plus de 200 milions de dollars d’intérêt par jour sur une dette de 15 mille miliards seulement parce que la logique administrative en a décider ainsi ? De la même façon, quel père de famille accepterait de couper le doigt à son fils pour que son sang soit versé sur un champ de maïs afin d’ avoir une bonne récolte ? Ces sacrifices humains existaient au temps des Incas mais ne pourraient plus être pratiqués aujourd’hui. La gestion de notre système financier n’a plus de sens quand les résultats sont l’esclavage, la famine, la désertification, la déforestation, la surpêche, le tout uniquement pour s’appropier un marché et monopoliser des ressources afin d’augmenter le pouvoir de quelques-uns.

Le dieu de l’économie a désigné le peuple comme futur sacrifié sur l’autel de la richesse personnelle afin de préserver les privilèges de ceux et celles qui contrôlent le système mis en place. Nous allons tête baissée vers une rupture de stock et une rupture de notre équilibre social. Alors, comment faire la transition ?

Un changement de paradigme s’impose et nous devons nous préparer à abandonner cette fausse richesse dont seul quelques-uns profitent. Le tout est de savoir comment se préparer à une nouvelle vision de notre monde. Chaque individu est concerné. Chaque individu est partie prenante de ce changement à grande échelle tout en étant responsable de notre futur développement.

Michel Delage

Un paradigme est une représentation du monde , une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradigme

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Le dualisme en question

noir-blancDiviser la réalité en deux parties égales qu’elles soient noires ou blanches, bonnes ou mauvaises, chaudes ou froides devient presque un réflexe conditionné de notre façon de penser. Même la science possède cette grille dualiste où la matière s’oppose à l’antimatière, le Big Bang, considéré comme le temps zéro de l’univers sidéral, au Big Crunch figurant comme la fin «explosive» de celui-ci. Mais, si on y regarde de près, ce dualisme fondamental, cette supersymétrie, cette polarité élémentaire qui divisent toutes les composantes connues et même inconnues n’est pas vraiment un principe invariant de la nature.

Il est vrai qu’il est possible de regarder la réalité et d’y retrouver des oppositions ou, du moins , d’y reconnaître des polarités, lesquelles seraient à la base de plusieurs développements dans des ordres de grandeur très variés. Mais ces suites d’oppositions ne sont qu’une illusion, car le fondement même de ces multiples polarités dans des échelles de grandeur variant de 10-44 (le mur de Planck*) jusqu’à 1040 (l’univers sidéral) est de se développer. Rien n’est fixe, rien ne peut rester ad vitam aeternam dans un rôle d’opposition à quelque chose d’autre. Toute forme de dualité se transformera, un jour ou l’autre, pour devenir une sorte de mouvement continu, capable d’entrer en interraction avec d’autres mouvements, et ainsi à l’infini.

Par exemple, voir l’eau comme l’opposé du feu relève du domaine de la croyance. De valeurs dites «opposées», l’eau et le feu deviennent totalement complémentaires dans des ordres de grandeur différents, car ils ont un puissant dénominateur commun : l’hydrogène. En effet, la molécule d’eau, constituée à 66 % d’hydrogène, peut se comparer à notre soleil, alimenté par les atomes d’hydrogène de l’espace à hauteur de 90%. L’un est émetteur (le soleil) alors que l’autre (l’eau) est récepteur. La molécule d’eau peut rediffuser les émissions solaires en une variation d’ondes calorifiques à travers ses trois phases (glace, liquide et vapeur). Même si ce transfert de l’extrême chaleur à la glace présente l’apparence d’une polarité quand nous les mettons sur le même plan, les phases de transformation de l’eau nous démontrent la création de cycle qui ne sont pas en opposition avec ceux du soleil. L’eau et le feu n’engendrent non pas un dualisme fondamental mais plutôt un transfert d’énergie dans un changement d’échelle.

De la même façon, nous pouvons continuer à séparer intellectuellement le macrocosme du microcosme sans jamais considérer que les étoiles, des soleils sont le foyer d’un rassemblement de minuscules particules atomiques et le creuset d’une fantastique transformation de matière atteignant des millions de degrés de chaleur dans un environnement sidéral de -50 centigrade en moyenne. Notre conception d’une chaleur opposée au froid doit donc évoluer, car le soleil se nourrit des hydrogènes galactiques hyperfroid comme combustible.

Cette manie de voir la division de la nature dans toutes ses manifestations est d’autant plus agaçante que nous parlons encore de la division de la cellule en biologie alors qu’en fait elle se multiplie. L’action de diviser la cellule serait la décomposer en parties pour établir ses constituants essentiels. Mais quand la cellule se dédouble et amorce un processus de réplication, il y a nécessairement multiplication. Car, si à partir d’une cellule, nous en obtenons deux, quatre puis une multitude, il est normal d’y voir un développement exponentiel et non une division. Le terme persiste pour nous laisser croire que tout est séparé, morcelé, divisé, atomisé.  La croissance, qu’elle soit de type biologique ou stellaire, engendre une série de complémentarités et d’associations ayant le rôle de réunir et de recomposer la matière pour continuer différents développements. Si la nature des choses était aussi divisée, il n’y aurait pas autant de possibilités de manifestation. La vie, telle qu’on peut se l’imaginer, est une superposition d’associations dans des échelles de grandeur passant de l’infiniment petit à l’infiniment grand et rien dans ses multiples associations ne laisse croire à une division quelconque. Au contraire, tout est récupéré au quark** près, et, si division il y a, c’est dans notre façon de nous détacher abstraitement de cette fabuleuse machine à refaire l’unité qu’est la nature.

Quelle serait la finalité d’un principe où le développement serait automatiquement associé à une division quelconque ? Est-ce qu’un papillon qui sort de sa chrysalide explose ? Est-ce que le virus, pour se reproduire, doit tuer la cellule qu’il investit ? Est-ce qu’un femme qui met au monde un enfant se divise d’elle-même ?

* Le Mur de Planck (du nom du physicien Max Planck) désigne la période de l’univers où ce dernier avait un âge de l’ordre du temps de Planck, à savoir environ 10-44 secondes
** Les quarks sont des fermions que la théorie du modèle standard décrit, en compagnie de la famille des leptons, comme les constituants élémentaires de la matière

Michel Delage

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Redémarrage psychologique

Quand votreD0018592 ordinateur est surchargé et que certaines applications ne fonctionnent plus, quand vous réussissez à vous débarrasser d’un virus mais que certains de vos dossiers ont été affectés,  alors vous redémarrez votre machine pour qu’elle revienne à la case départ ou, si vous voulez, pour que vos applications reviennent à une version non contaminée. L’être humain possède-t-il une fonction semblable, face à des dommages psychologiques, grâce à laquelle son cerveau pourrait revenir rapidement à une version «non encore endommagée» ?

Ce bouton «redémarrer» prend plusieurs formes dans notre vie, et ce, dès notre plus tendre enfance. Le bébé naissant a besoin de se nourrir et le sein maternel devient son seul et unique objectif à un point tel que la fameuse tétine en caoutchouc lui permet de revenir à cet état psychologique de fusion avec la mère. L’utilisation de ce sein de remplacement peut facilement être vue comme le retour à un état d’être sécurisant. Le bébé n’a pas d’autre repère que celui de se reconnecter physiquement à sa mère.

D’autres types d’ancrages psychologiques mais aussi physiologiques marquent, tout au long de notre vie, ce désir de stabiliser nos angoisses liées à des relations interpersonnelles. Le bouton «redémarrer» changera donc d’aspect pour se raffiner et se réactualiser au gré d’une compréhension plus fine de ce que nous entendons par stabilité affective, émotive et psychique.

La poignée de main au début d’une rencontre, le compliment d’approbation de son patron, même une tenue vestimentaire spécifique comme première étape de son intégration dans un groupe visent à stabiliser un état d’être correspondant potentiellement à un «redémarrage» de sa vision de la réalité. La question se pose : devrait-on consolider et approfondir ce qui est important pour soi pendant un exercice de «redémarrage psychologique» ? La réponse est oui. À l’égal des vidéos de sportifs  olympiques servant à analyser les moindres détails d’un geste pour mieux performer, il est bon de reconnaître ces espaces «non encore endommagés» et d’en circonscrire parfaitement la manifestation. Le «redémarrage» peut contenir le rappel de principes de vie, de comportements en société et même de réflexions philosophiques, de maximes ou de proverbes. L’important est d’avoir accès à ses assises psychologiques.

Il y a plusieurs millénaires, les artefacts et symboles figuraient comme des cadres mnémotechniques capables de cristaliser nos questionnements quant à l’immensité de l’univers. Indépendamment des variations culturelles, certaines images abstraites sont devenues, avec le temps, ce genre de «bouton de redémarrage» pouvant stabiliser la complexité de notre monde pluridimentionnel. Maintenant, notre compréhention plus large de nos comportements sociaux présuppose un processus psychologique et cognitif comparable pour tous les êtres humains sans exception. Les hommes inventent régulièrement ces espaces virtuels qui leurs permettent de fixer temporairement la complexité de leur développement psychique. Il n’y a plus un seul et unique bouton qui permet de répondre à toutes les sortes de «redémarrage» possibles et impossibles mais plutôt un processus de symbolisation et de représentation de notre stabilité psychologique pour reconnaître plus facilement les étapes de développement.

Après avoir perdu son emploi, après avoir vécu un traumatisme, après une peine d’amour ou un changement de lieu professionnel, il y a effectivement un retour sur soi qui peut prendre autant des allures d’introspection thérapeutique que de réflexion philosophique. Chaque événement important de notre vie demande de «redémarrer» ou de revenir là où nous considérons qu’il est essentiel de recommencer, que ce soit pour nous restructurer mentalement ou tout simplement pour faire le point.

Cherchez dans votre mémoire les occasions de «redémarrage» et vous serez impressionnés de constater que vous aviez déjà mis en place ce genre d’espace «non encore contaminé».  Pour vous aider à avoir accès à ces espaces virtuels, visualisez un cercle dans un cercle et changez la couleur du cercle intérieur de façon à retrouver votre propre «bouton» symbolique. Puis, une fois la couleur trouvée, cliquez mentalement dessus et laissez aller votre mémoire dans le labyrinthe de vos pensées. Fermez vos yeux et recommencez jusqu’à ce que vous ayez été totalement en accord avec les contenus visionnés. Il y a des chances que cet exercice vous déstabilise, mais continuez malgré tout, vous serez surpris du résultat.

Un , deux, trois…Visualisez votre «redémarrage» maintenant…

Michel Delage

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Un processus de transformation dévoilé par la couleur

4- un processus de transformationLe choix des couleurs de nos vêtements permet-il de révéler un processus de transformation à l’intérieur de nous à l’exemple de la couleur verte des feuilles lors du cycle de la photosynthèse ? Se pourrait-il que nous utilisions aussi la couleur pour afficher les modulations de nos traits de personnalité au quotidien ?

La couleur des plantes révèle une transformation physique à l’intérieur d’un processus d’absorption de la lumière. Les feuilles, en captant une onde visible (un rouge tirant vers le magenta), rejette la couleur opposée, soit la couleur verte. Ce cycle de la photosynthèse entraîne la construction de chaînes carbonées (des molécules d’hydrogène et de carbone) qui créent les capteurs solaires que sont les feuilles. D’une saison à l’autre, ce cycle est souvent ralenti, voire stoppé à cause des multiples changements de température.

Les feuilles deviendront jaunes, rouges, orange ou brunes, transposant le processus de transformation en différentes couleurs. De là, l’idée de faire un parallèle avec la couleur de nos vêtements et les «saisons» de nos humeurs.

Tous les humains, indépendamment de leur culture, utilisent les ondes visibles comme des correspondances symboliques pour communiquer leurs humeurs, leurs états d’être et préciser leurs traits de personnalité. De même, certains accessoires (fleurs, bijoux, plumes, etc.) servent à enrichir la qualité de la communication. Ces correspondances réduisent en une expression plus simple des états psychologiques forts complexes, dont la tenue vestimentaire affichera les fréquences les plus significatives. La couleur de nos vêtements  n’est plus alors seulement une onde visible du spectre électromagnétique, mais un langage commun pouvant signaler le début comme la fin de subtiles transformations.

Test de la personnalité et couleurs

Partant du principe connu que le rouge stimule notre système nerveux et accélère notre rythme cardiaque et qu’à l’opposé le bleu diminue nos tensions en prenant le rôle de calmant, il serait raisonnable de dire que les autres couleurs peuvent également indiquer des états physiologiques et même psychologiques. C’est à partir de cette prémisse que le psychologue * Max Lüscher a inventé un test utilisant 8 cartons colorés pour déceler les traits de la personnalité mais aussi pour découvrir l’influence de la couleur sur la psyché. Le test est d’autant plus intéressant qu’il confirme le principe que les êtres humains, à l’exemple des plantes, absorbent la lumière pour ensuite projeter (rejeter) certaines fréquences colorées liées à des transformations subtiles. L’utilisateur du test, en faisant l’exercice de mettre ces 8 couleurs par ordre d’importance, met automatiquement en opposition deux couleurs (la plus et la moins attirante), les 6 autres deviennent les fréquences intermédiaires (les variations entre ces deux pôles). En considérant qu’il faut bien connaître la logique du système pour analyser les choix, ce test démontre que nous projetons sur les couleurs la subtilité de notre monde intérieur, que ce soit notre état de santé mentale ou les variations de nos humeurs quotidiennes.

Les couleurs de notre tenue vestimentaire peuvent symboliser, d’une façon non linéaire, plusieurs dimensions de notre personne. Les couleurs participent inévitablement au développement de notre structure psychique en devenant des correspondances symboliques pour communiquer.

Afficher ses couleurs, c’est une façon de faire une sorte d’arrêt sur image et de réfléchir sur la fréquence colorée qui nous représente.

Michel Delage

* Max Lüsher est un psychologue et philosophe suisse née le 9 septembre 1923 considéré comme le père de la psychologie des couleurs

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Un nouveau langage imagé

3-Un nouveau langage imagé 2«Connaîs-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux» est une maxime que Socrate a pris à son compte qui était gravée sur le temple de Delphes.

Aujourd’hui la connaissance de soi est beaucoup plus à caractère psychologique que philosophique et l’univers dont nous devrions parler serait plutôt celui du monde du travail. C’est effectivement dans nos différents milieux de travail qu’il faut améliorer la qualité de notre environnement psychologique. Avec un taux record de dépression, de dépendances aux drogues, de violence verbale, de harcèlement moral et de bien d’autres malaises liés à des problèmes relationnels, il n’est pas surprenant que nos structures de travail soient dans une sorte de fin de cycle.

Pour nous permettre d’imaginer de nouvelles solutions et d’innover en matière de relation, je vous propose un jeu sérieux facilitant la connaissance de soi grâce à un nouveau langage imagé.

Le jeu 55 icônes se situe dans la catégorie des jeux sérieux, c’est-à-dire des jeux multimédia incorporant des photos, du texte et de la vidéo dans un objectif d’apprentissage spécifique. Le jeu comprend 55 archétypes visuels inséré dans une interface de jeu circulaire. En stimulant son imagination par le biais de ces 55 images abstraites on apprend, en groupe, à «jouer» avec la connaissance que l’on a de soi-même. La première étape, en regardant chacune des images séparément, est de répondre à la question : Que voyez-vous dans cette image ? En y répondant, vous entrez dans votre univers imaginatif, lequel contient l’essence de votre façon d’organiser vos expériences personnelles.

Certains jeux de rôle proposent de définir le caractère distinctif de chaque personne à l’aide de différentes grilles de personnalité, comme celle qui permet de dire que l’un est plus Tintin que Milou, l’autre plus vert que jaune, ascendant scorpion ou en correspondance avec l’année du dragon, etc. Le jeu 55 icônes propose plutôt de vous laisser dire et raconter qui vous êtes au lieu d’établir des schémas de personnalité qui ne sont pas toujours en correspondance avec

votre processus évolutif. Chacun des archétypes du jeu sert d’ancrage visuel permettant d’identifier et de mettre en image la complexité de son cheminement personnel. Les 55 images participent ainsi à la construction d’une interface de jeu (se télécharger l’interface imagée) servant de dénominateur commun symbolique capable de créer un ensemble cohérent. Les objectifs du jeu sont simples :

  • Développer l’esprit d’équipe en entreprise
  • Favoriser la santé mentale au travail &
  • Valoriser les transformations personnelles

En utilisant ce nouveau langage imagé, à caractère symbolique, vous faites l’exercice de réduire à sa plus simple expression graphique la complexité de votre monde intérieur pour améliorer la qualité de vos relations interpersonnelles. L’exercice n’est pas nécessairement thérapeutique mais peut très bien servir à la prise de conscience de vos besoins en matière de santé psychologique. Il s’agit en premier lieu d’amorcer des réflexions en groupe en prenant l’image comme un axe de communication afin de partager avec les collègues vos expériences de vie comme votre vision de la réalité.

Prenez-le temps de consulter le Petit manuel pratique et, sur le forum de discussion du site internet, dites-nous ce que vous voyez à travers les 55 images du carrousel.

Il n’y a pas de mauvaises réponses car l’important est… de mieux vous connaître.

Michel Delage

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Une fonction symbolique au service de la foi

samvara_mandalaL’enfant, dès l’âge de 4 ans, peut facilement faire la différence entre un soulier et une photo de soulier, sachant presque intuitivement que la photo est une représentation symbolique et non une réalité physique *. Ce fait est d’importance car, tout au long de sa vie, l’être humain devra constamment utiliser des termes et des images pour représenter la complexité de son environnement. Le langage parlé et écrit de l’être humain, à travers ses symboles, ses signes et ses innombrables idéogrammes, vise à traduire l’imaginaire pour mieux transcender la complexité de la réalité. La fonction symbolique humaine a permis de conceptualiser des mondes difficiles à percevoir tels le monde subatomique et l’univers sidéral. Cette fonction sert aussi à représenter un raisonnement imagé lié à des croyances et à des superstitions que l’homme se fait à partir de sa perception de son environnement.

L’être humain a voulu transférer les forces et les puissances qui régissent le microcosme et le macrocosme en différentes figures emblématiques. Une première série de symboles géométriques et anthropomorphiques a servi à schématiser la création de panthéons, afin de fixer la limite d’une complexité sans nom. Ainsi, au fil des millénaires, une pléiade de dieux et de déesses sont devenus la trame de notre structure psychique, laissant nos spécificités culturelles devenir la chaîne de ces exercices de construction virtuelle. C’est à travers la foi religieuse et la certitude intérieure de l’existence d’un dieu suprême que nous avons créé une grande variété de symboles. C’est aussi grâce à l’assurance d’être «habités» collectivement par certaines divinités au quotidien qu’un «ordre du ciel» a été adopté par la pensée populaire pour faire la différence entre la mouvance des esprits supérieurs, souvent liés à un mystère insondable, l’organisation des hommes parmi les autres êtres vivants et un infra-monde où se loge supposément le chaos et la destruction.

Mais la machine à penser peut facilement s’emballer, surtout quand il s’agit de fixer des croyances qui devaient rester dans le domaine de la métaphore. Devenir un être illuminé, un élu de Dieu, un serviteur du Seigneur ou un compagnon de l’aigle et du jaguar permettait, et permet encore, de bénéficier d’un droit divin afin de régner en maître incontesté et incontestable sur une communauté et potentiellement nous donner accès au monde d’en haut comme au monde d’en bas. Toutes les structures sociales utilisent une forme de symbolisation pour mettre en place une hiérarchie où l’homme se donne un rôle de choix pour ressentir son pouvoir et son identité afin de mieux se mesurer avec les forces en action de l’univers.

La pensée de l’homme est d’une complexité inouïe, mais bizarrement certains gardent encore, dans leur for intérieur, cette idée très ancienne d’utiliser leur faculté de traduire la réalité en symboles comme un pouvoir personnel sur les autres, imitant ainsi une force surnaturelle qui aurait une influence sur la destiné de l’humanité. Au prix d’installer un système de pensée hyper-sophistiqué pour cautionner certains «privilèges», plusieurs mettent la véracité de leurs croyances au centre du développement de la société. Les humains, dans une logique souvent subjective, vouent un culte à ceux qui affirment garder un «contact direct» avec le créateur.. Cette conscience d’être un élu de Dieu permet l’auto-appropriation d’une grande puissance unificatrice de même que l’application d’un principe vengeur et punitif. Mais l’humanité a-t-elle toujours besoin de cette polarité métaphysique pour développer sa fonction symbolique ?

N’oublions pas  que nous sommes les seuls, sur cette planète, à pouvoir imaginer de telles abstractions et les seuls à continuer à s’entredéchirer pour savoir qui en possèderait la meilleure version pour mieux bénéficier des privilèges que la profession de foi sous-entendrait.

L’existence de Dieu, tel que l’on veut bien en débattre intellectuellement, devrait être un exercice de pensée équivalant à la recherche du bozon de Higgs en physique des particules, du chaînon manquant en anthropologie ou même de la finalité en biologie. Car tous ces efforts de raisonnement, d’introspection et de représentation abstraite convergent vers un lieu commun : s’assurer de ne pas perdre le contact avec des dimensions qui nous dépassent.

Indépendamment des époques, des cultures et des types de religions, nous sommes imaginatifs, introspectifs et intéressés par la complexité de la nature des choses et nous sommes souvent prêts à sacrifier notre équilibre sociopolitique pour garantir la pérennité de nos croyances et de nos superstitions. Prendre conscience que seule notre fonction symbolique peut transposer la complexité de la réalité est à proprement parlé un «jeu» sans fin de correspondances imagées qui nous aide à conceptualiser des étapes de notre évolution et, potentiellement, à nous dépasser à bien des niveaux.

Michel Delage

* Judy Deloache,  «Des symboles plein la tête»  Pour la Science, septembre 2005

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Un archétype visuel

brun-blancEn formation et en pratique privée, certains professionnels utilisent des cartes postales ou des images de magazines pour mieux approfondir un sujet ou aider à mieux communiquer dans des situations conflictuelles. Les images recherchées sont des archétypes. Plus les images sont abstraites et plus elles obligent à un effort d’imagination.  Les archétypes visuels sont appelés «modèles primitifs». On les retrouve dans les mythes, mais aussi dans les rêves.

Les archétypes forment des catégories de symboles ayant structuré, depuis des milliers d’années, toutes les cultures et toutes les générations. Les archétypes sont dans le paysage mental comme une banque d’images de référence établissant les bases d’un langage imagé.

Par exemple, l’image de l’arbre. L’arbre  a ses racines dans le sol et ses branches tournées vers le ciel. L’arbre, même stylisé, représente cette double «connexion» avec la terre et le ciel. L’arbre est un modèle primitif représentant l’enracinement, la stabilité et le contact avec les éléments. C’est à partir de l’image de l’arbre que l’on peut projeter sa vision toute personnelle de la stabilité, de la famille ou encore de notre position dans une hiérarchie.

Les archétypes pourraient se diviser en deux catégories : ceux à caractère figuratif et ceux à caractère abstrait, comme les alvéoles des abeilles, la croix dans le cercle pour représenter les étoiles de l’univers ou encore la couleur bleue du ciel. Les archétypes abstraits sont souvent utilisés comme des signes et des indicateurs afin d’encadrer et de diriger l’action comme les feux de circulation sur la route ou les panneaux schématisant le danger, les secours et les services de toutes sortes.

Les archétypes visuels font partie de notre langage de tous les jours et telle une bande passante issue d’une mémoire collective, ceux-ci offrent un support à toutes nos projections devenant ainsi des images projectives de référence.

Plus nous connaissons ces modèles primitifs d’images, plus nous pouvons enrichir et améliorer notre communication avec les autres.

Michel Delage

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