Articles de Michel Delage

Avez-vous des dissonances cognitives au niveau social ?

Les ur25- Dissonance 2gences des hôpitaux sont envahies par les psychotiques et les dépressifs. Les centres carcéraux ont de plus en plus de la difficulté à «accueillir» les vagues successives d’emprisonnement de forcenés vivant un déséquilibre mental. Les corps policiers se donnent des formations pour «réagir» différemment face à l’augmentation des itinérants souffrant de problèmes mentaux. Nos soldats reviennent du théâtre opérationnel avec des pensées suicidaires reliées à des chocs post-traumatiques difficilement compréhensibles pour leur famille. Sans oublier un taux effarant de réclamations en assurance maladie des travailleurs qui demandent des congés pour cause de dépression et de burn out (50% de la totalité des réclamations*). Que tout ce beau monde devienne «malade» pour différentes raisons indique que nos sociétés commencent par se dégrader avec l’augmentation du stress psychologique des individus : une nouvelle sorte de pandémie invisible à l’échelle mondiale fragilise le développement psychologique et psychique des citoyens.

Au-delà des facteurs pathologiques, nous vivons plusieurs dissonances cognitives au niveau social, c’est-à-dire des inconforts émotionnels générés par l’existence simultanée d’au moins deux cognitions qui s’excluent mutuellement **. Ces dissonances peuvent devenir le moteur de très grandes transformations, mais peuvent aussi provoquer un profond malaise conduisant à l’impasse ceux et celles qui les vivent sans y être préparer. Souvent vue comme une contradiction insurmontable, la dissonance cognitive dans certains cas nous oblige à choisir entre deux maux, deux valeurs morales, deux concepts ou deux principes de vie opposés. Elle peut créer une sorte de vide de sens qui se traduit inévitablement par la corrosion de notre équilibre mental, psychologique et psychique à bien des niveaux. Pour rétablir cet équilibre tant recherché, nous justifions nos comportements contradictoires en les rationalisant et en donnant du sens à ce qui n’a visiblement plus d’assise logique. Il faut regarder ces dissonances comme des signes avant-coureurs de malaises profonds dont le stress psychologique ne représenterait que la pointe de l’iceberg.

Voici quelques exemples de dissonances cognitives vécues dans le monde occidental.

La performance au travail :
Travailler comme un malade ou être malade de son travail ?

1- Nous travaillons dans des cadres sociaux qui ne correspondent plus au développement des individus mais aux objectifs financiers des entreprises. Plusieurs travailleurs doivent performer et augmenter les statistiques de production pour avoir accès à des primes de rendement. Sachant que nous avons une capacité personnelle maximale de travail, il se peut que nous ne puissions plus suivre ce rythme effréné et soyons obligés un jour d’arrêter de travailler pour cause d’incompatibilité avec les exigences du marché du travail. L’absentéisme et le présentéisme sont les premiers symptômes d’une difficulté à s’intégrer dans un cadre de travail où les objectifs exigent de se dépasser continuellement sans tenir compte de la quantité de stress à absorber. Paradoxalement, «gagner sa vie» nécessite souvent de perdre une partie de sa santé psychologique dans l’exercice. Faut-il continuer à performer pour se garantir un emploi malgré la dégradation de sa qualité de vie ou insister pour avoir une vie professionnelle qui ne vise pas automatiquement une performance difficile, voire impossible à atteindre à moyen terme ?

Entretenir une bonne mémoire
Être ou ne pas être dans le nuage informatique ?

2- Comme notre mémoire collective est maintenant enregistrée dans un nuage informatique, nous avons tendance à nous déresponsabiliser de la qualité de notre propre mémoire. Au fil du temps, les utilisateurs de technologies informatiques tombent dans une sorte de dépendance à la mémorisation de l’information par une machine. Nous continuons à nous départir de notre mémoire personnelle et collective, sachant pertinemment que l’engouement pour ces gadgets numériques ne sera pas à notre avantage à long terme. Le dilemme est insidieux car c’est un phénomène d’entrainement populaire à l’échelle mondiale. Entre mémoriser le moindre atome qui passe d’une façon numérique ou utiliser sa mémoire personnelle moins performante, nous choisissons le nuage informatique, ce qui entraine la dégradation de notre mémoire personnelle à petites doses et souvent à notre insu. La technologie semble plus performante au quotidien, mais elle n’est pas évolutive par elle-même, car elle a besoin d’une mémoire externe (l’être humain) pour être fonctionnelle et évoluer dans nos nouveaux cadres de communication. Nous le constatons avec nos ainés qui perdent de plus en plus leur mémoire, mais dont aucune technologie ne réussit à pallier la perte. Faut-il entretenir notre mémoire personnelle avant qu’il ne soit trop tard ou investir dans des outils technologiques toujours plus puissants au prix de devenir des handicapés cognitifs ? La mémoire humaine est-elle moins importante que celle du nuage informatique ?

Avoir une double identité nationale
Avoir une double nationalité ou adopter une identité nationale unique ?

3- Toutes les grandes villes sont cosmopolites et, avec les grandes vagues de « déplacés », que ce soit à cause d’une catastrophe environnementale, d’une crise économique ou d’une guerre civile qui n’en finit plus, plusieurs pays accueillent un nombre important de nouveaux immigrants. Que dire, par exemple, des enfants nés à Montréal d’une mère mexicaine et d’un père japonais, ont-ils un peu du Mexique et du Japon dans leur ADN ? Il est clair que le pays de naissance établit l’identité nationale de la personne, mais une certaine ambiguïté peut persister quand cette même personne privilégie l’origine des parents, surtout quand ses traits physiques indiquent un lien culturel indiscutable. Vivre plusieurs nationalités dans la même personne peut créer une dissonance cognitive au niveau identitaire dans le seul fait de devoir choisir une nationalité au profit de l’autre dans des situations où il faut se positionner pour ne pas laisser place à une ambiguïté sociale. Dans plusieurs contrées, certains groupes ethniques sont systématiquement stigmatisés et en subissent les contre-coups même s’ils habitent parfois le pays depuis plusieurs générations. Vivre une double nationalité peut être un atout dans nos sociétés multiethniques, mais peut également laisser une sorte de flottement identitaire qui ne sera pas nécessairement perçu de manière positive, autant dans son pays de naissance que dans ceux de ses parents. Vaut-il mieux afficher clairement une identité nationale ou grossir les rangs de ceux qui ont une double identité ?

Les différentes valeurs familiales
Valeur sociale traditionnelle ou structure inadaptée au développement de nos sociétés ?

4- La famille est-elle une valeur essentielle qui perpétue la tradition et les bons sentiments envers ses proches ou une structure qui n’est plus adaptée à nos nouveaux critères de développement social ? Malmenée par les médias, la famille est souvent présentée comme un lieu de conflits interpersonnels, d’abus de pouvoir et de vengeances meurtrières et non comme un îlot d’équilibre psychologique et psychique. Plusieurs parents travaillent tellement pour garder leur pouvoir d’achat et leur standing de vie qu’ils laissent leurs enfants se faire d’autres types de famille sur les réseaux sociaux et placent leurs ainés en foyer d’accueil pour qu’ils puissent profiter d’un accompagnement qu’ils sont incapables de donner à moyen et à long terme. Une certaine dissonance s’installe dans l’esprit des gens quand la famille n’est plus un milieu incubateur exemplaire mais que le désir de créer une famille nucléaire persiste. Faut-il faire l’expérience familiale même au prix de subir une séparation après seulement 3 ans de vie commune et de s’entredéchirer pour la garde de ses enfants, créant l’antipode d’un milieu évolutif ? Familles éclatées et familles reconstituées, toutes sont plus ou moins en grande transformation laissant la maxime « pour le meilleur et pour le pire » comme le reliquat d’une convention désuète qui n’a plus sa place. Les valeurs familiales ne sont pas nécessairement un gage de stabilité affective et émotive, mais rien ne peut vraiment remplacer l’idée de fonder un foyer où un père et une mère enveloppent leurs petits d’attention et d’amour inconditionnel. Faut-il réinventer la famille au lieu de la vivre comme une tradition sans tenir compte des nouveaux développements sociaux et comportementaux ?

Il y aurait encore bien d’autres types de dissonances auxquelles nous sommes confrontés, mais l’important est de retenir qu’elles se retrouvent dans toutes les cultures à différents degrés, affectant la qualité du développement social et contribuant à la vague mondiale de dépressions individuelles et collectives. Certaines situations, idéologies ou croyances religieuses peuvent diviser non seulement nos esprits mais affecter notre comportement et devenir très corrosives pour notre équilibre psychologique et psychique.

* Réclamations : Burn-out: le «fléau de l’heure» pour les entreprises

http://affaires.lapresse.ca/economie/201210/15/01-4583244-burn-out-le-fleau-de-lheure-pour-les-entreprises.php

** La dissonance cognitive

« L’unité de base de la théorie de la dissonance cognitive est la cognition, définie comme tout élément de « connaissance, opinion ou croyance sur l’environnement, sur soi-même ou sur son propre comportement » (Festinger, 1957, p. 9). Les différentes cognitions peuvent entretenir entre elles trois types de relations : la dissonance, la consonance, ou la neutralité. Deux cognitions sont dissonantes quand elles ne vont pas bien ensemble (e.g., « je fume » + « je sais que fumer tue »), consonantes quand elles vont bien ensemble (e.g., « je fume » + « j’aime fumer »), ou neutres quand elles n’ont aucun rapport (e.g., « je fume » + « il fait beau »). Selon Festinger (1957), toute relation de dissonance entre cognitions amènerait l’individu à ressentir un état d’inconfort psychologique appelé « dissonance ». Afin de dissocier conceptuellement la relation de dissonance et l’état de dissonance, Robert-Vincent Joule (1986) propose de parler de «relation d’inconsistance» (vs. consistance), et de réserver le terme de « dissonance » à l’état de dissonance (terminologie que nous adopterons dès lors). Tout comme la faim ou la soif motive l’individu à boire ou à se restaurer, l’état de dissonance serait lui-même motivant: il motiverait l’individu à réduire son inconfort psychologique.

Vaidis D. et Halimi-Falkowicz S. (2007). « La théorie de la dissonance cognitive : une théorie âgée d’un demi-siècle ». Revue électronique de Psychologie Sociale, n°1,

La dissonance, la consonance et la neutralité peuvent être associées à trois types d’interprétations liées aux exercices de projection à partir jeu 55 ICÔNES. Par exemple, si la dissonance est une interprétation qui demande de changer d’angle de vue pour essayer d’intégrer une nouvelle donnée, il est aussi possible que devant une image abstraite, l’utilisateur reste perplexe et n’y reconnaisse rien. La consonance est directement liée à la reconnaissance d’une valeur complémentaire, qu’elle soit chromatique ou symbolique. La neutralité, quant à elle, serait la cohabitation de plusieurs symboles dans le même espace mental n’ayant à priori pas de lien apparent pour l’utilisateur mais qu’il serait facile de mettre ensemble en utilisant un nouveau concept unificateur.

Michel Delage

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Nous sommes connectés à un océan d’abstractions

L’être humImage janvier 2014ain s’accroche à ses représentations symboliques et à son langage imagé parce qu’ils lui permettent de développer sa vision abstraite de la réalité au quotidien. Nos archétypes et nos symboles, utilisés par toutes les cultures, ont pour fonction de schématiser notre façon de penser.

Par exemple, la musique possède sa portée musicale qui transfère les sons en notes et codifie le rythme. La pensée mathématique a développé des axiomes et des équations comme cadres mnémotechniques afin de cristalliser ses raisonnements logiques. Les astrologues et les astronomes ont créé des cosmogrammes, des cartes du ciel et des figures emblématiques pour représenter les constellations du monde sidéral sur un seul plan, sans oublier les chimistes et les physiciens qui construisent régulièrement des modèles abstraits pour mieux visualiser l’infiniment petit et le remettre à notre échelle humaine. Le monde religieux, également, a volontairement sélectionné des formes géométriques pour miniaturiser l’essence spirituelle et la réduire en des signes particuliers.

Tous les secteurs d’activité humaine sont teintés de ces exercices de transfert où la complexité d’une situation, d’une réflexion, voire d’une vision du monde est replacée dans un cadre mnémotechnique à caractère symbolique. Le fait n’est pas banal d’autant plus qu’il date de la nuit des temps et permet de redécouvrir des formes de pensée primitive liées à des rituels dont l’objectif était et reste encore d’entrer en relation avec plus grand que soi. Même les autochtones actuels, qu’ils soient de la forêt amazonienne ou des déserts australiens, possède un langage riche en archétypes de toutes sortes afin de représenter ce qui a du sens pour leur communauté en un langage codé.

Nous évoluons tous et toutes dans un monde que nous interprétons comme physique au départ. Mais les plantes, les animaux, les montagnes et les océans cohabitent dans notre tête avec ces représentations symboliques appelés lettres, chiffres, formes géométriques, talismans porte-bonheur, graphiques, écussons, médailles et signes religieux qui semblent être la clé de voûte de nos valeurs humaines.

Nos activités sociales sont ainsi faites d’objets, de situations et d’êtres animés ayant un fort potentiel d’interprétation à double et triple échelle de valeurs, dont on peut constamment transférer le caractère concret et matériel en des représentations de plus en plus abstraites. Si notre monde de signes et de symboles est issu d’un effort imaginatif extraordinaire et d’une créativité collective sans égale, il est, par contre, un espace multi-facette où on ne sait plus toujours si l’objet symbolique porteur du message est plus important que la chose symbolisée. Heureusement, nous gardons malgré tout la mémoire des fondements philosophiques et sociaux qui animent tous ces systèmes symboliques (la culture, l’histoire, la religion, etc.).

Les  bases de notre langage appelées  archétypes sont intégrées à nos vies comme le rêve à notre sommeil et nous devons tenir compte de cette réalité pour notre évolution spirituelle. Toutes ces représentations symboliques vivent en nous, car nous sommes les seuls à en connaître la raison d’être et les seuls à saisir toute la grandeur d’évocation que cela présuppose. La pléiade de symboles que nous utilisons nous rappellent sans cesse que nous sommes des êtres structurés, réfléchis et connectés à un océan d’abstractions.

Michel Delage

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Tout le monde veut consommer mais personne ne veut mourir

La conférenc23- Tout le monde 2e de Varsovie sur le climat, novembre 2013, a certainement accentué un très grand malaise chez les écologistes du monde entier, augmentant d’un cran le pressentiment d’un destin tragique pour notre humanité si rien n’est fait pour stopper les politiques nationales de surconsommation de nos ressources naturelles. Nous devons absolument regarder avec plus de lucidité cette relation de dépendance aux produits transformés de toutes sortes car nous nous dirigeons, sans l’ombre d’un doute, vers des catastrophes climatiques à répétition. Souhaitons-nous vraiment être enterrés vivants sous des tonnes de déchets pour ensuite nous entretuer pendant un ravitaillement après un cyclone généré par les changements climatiques ? Si la question est grave et qu’elle se situe à plusieurs niveaux, il semble que nous attendons beaucoup trop patiemment que tout se réorganise miraculeusement à notre avantage comme si un superhéros était pour apparaître au dernier moment et régler ce problème complexe facilement.

D’abord, il y a les grandes entreprises de ce monde, aveuglées par la performance économique et la productivité bon marché, qui choisissent volontairement l’obsolescence programmée comme modus operandi d’efficacité et de rendement. Elles se disent : « Si tout se brise systématiquement, le consommateur rachètera inévitablement de nouveaux produits et s’habituera aux nouveaux cycles de vie de plus en plus court des produits usinés dans les pays émergents ». Parallèlement, tout le monde veut stopper le gaspillage mais continue à penser qu’il faut renouveler ses appareils informatiques tous les deux ans, sinon il sera impossible de rester en communication avec le reste de la planète. La consommation, à l’échelle planétaire, est devenue, au moyen de la publicité, une activité sociale qui vise à rassembler des communautés et des groupes d’intérêts pour augmenter les ventes. La promotion de bouche à oreille étant la meilleure méthode pour se garantir de nouveaux clients, la vente dans son essence devient conviviale, sociale et relationnelle avant tout. Donc, impossible d’arrêter la consommation sans perdre…des amis.

Paradoxalement, aucun secteur d’activités ne souffre d’un manque de solutions novatrices pour créer de nouveaux produits toujours plus attrayants et supposément essentiels à la vie moderne, alors que nous manquons toujours de temps, d’énergie et de ressources financières pour mettre en place des politiques qui privilégieraient la simplicité volontaire. De plus, comme les données scientifiques montrent que le commerce équitable ne pourra effacer les empreintes écologiques laissées par le transport en camions, trains, bateaux et avions, il sera difficile d’arrêter cette mondialisation des marchés qui participent à la circulation des biens et services et qui, quotidiennement, dégradent de larges pans de notre environnement.

À l’égal des alcooliques anonymes qui doivent faire l’effort de se sortir de leur dépendance en avouant publiquement s’être égarés, le consommateur du monde entier doit cerner la source de son besoin compulsif d’améliorer coûte que coûte son standing de vie et son estime de soi par l’accumulation systématique d’objets de toutes sortes. Pour guérir de ce TOC moderne à l’échelle R (Trouble Obsessionnel Compulsif de la Récompense), il faut refuser personnellement de participer à une spirale sans fin qui nous entraine collectivement à nous valoriser et à nous récompenser constamment au moyen d’achats dont nous pourrions, en définitive, facilement nous passer. Une prise de conscience populaire s’impose pour changer de paradigme et inverser nos mauvaises habitudes. Le développement des individus devrait être directement lié non pas à leur pouvoir d’achat mais à leur implication dans la communauté pour préserver nos ressources.

Avez-vous déjà essayé de ne rien acheter de neuf pendant une semaine, voire un mois ? La première journée peut sembler facile, mais la deuxième demande de dire NON à quelque chose. Le reste du mois, vous aurez à dire OUI à une autre vision qui implique de réfléchir à l’avenir des prochaines générations. Pour trouver des solutions à la surconsommation, il faut nous mettre dans une situation qui provoquerait la découverte de cet être que nous serions sans cette préoccupation de comparer quotidiennement notre degré de richesse ou… de pauvreté avec collègues et amis. Il est clair que d’arrêter ses achats non essentiels demande d’entretenir une vision à très long terme du bien commun. La terre, l’eau, les arbres ne sont pas un immense centre commercial dont les exploitants peuvent, à leur gré, se réserver l’utilisation à des fins lucratives parce qu’un marché d’acheteurs existe où parce qu’il y a une demande ponctuelle à l’autre bout du globe.

La surconsommation est un phénomène d’entrainement mondial difficilement réversible. Notre humanité devra obligatoirement se réorganiser psychologiquement en ayant un autre point d’ancrage que l’investissement dans cette machine mange-tout du libre marché déguisé en libre-service sauvage. L’illusion de vivre à l’intérieur d’une corne d’abondance planétaire ne pourra durer éternellement. Maintenant, il ne s’agit plus de savoir qui va payer la facture, mais bien qui veut appliquer les nouveaux principes de vie responsables et donner l’exemple dans son cercle d’amis.

Michel Delage

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Croire au symbole ou symboliser ses croyances ?

Que ce soit22- Croire aux symboles 2 dans le domaine de la science, de la religion, de la poésie, de la philosophie et même de la divination, symboliser notre pensée est primordial pour manipuler l’abstraction et jongler mentalement avec de multiples dimensions à la fois. Symboliser fait donc partie intégrante de notre processus de création du sens, et ce, depuis des centaines de milliers d’années. Par contre, il faut absolument faire une différence entre symboliser ses croyances et croire aux symboles. Si l’un permet de synthétiser la pensée humaine pour mieux se représenter une dimension complexe de la réalité, l’autre place en avant-scène un besoin de chosifier l’abstraction qui génère trop souvent des polarités transférables en une série de superstitions. En effet, l’interprétation de nos univers symboliques est susceptible de dérives, dans lesquelles les plus fragiles psychologiquement se laissent entraîner. Quand la vue d’une photo d’un porc provoque une peur panique d’avoir enfreint un code de vie ou qu’une simple forme géométrique cautionne la stigmatisation automatique d’un groupe d’individus, il y a inévitablement confusion entre la représentation symbolique et ce que nous entendons par la réalité concrète. Est-ce qu’un simple foulard peut indiquer un degré de religiosité quelconque ? Est-ce qu’un chiffre plus qu’un autre permet de garantir des gains à la loterie ? Est-ce que la perte d’un objet de culte fait disparaître automatiquement la motivation de prier ? Est-ce qu’une tête de mort sur un chandail indique inévitablement que le porteur a des idées suicidaires ? Les réponses que vous donnerez vous aideront à préciser si vous croyez aux symboles ou si vous symbolisez vos croyances.

Les croyances sont multiples dans nos sociétés modernes et les religions n’ont malheureusement pas le monopole des dérives qui les accompagnent. Un paradoxe persiste dans l’utilisation des symboles, à savoir que ceux-ci peuvent devenir automatiquement la chose symbolisée et remplacer le caractère abstrait de la représentation par une valeur concrète pour ne pas dire matérielle. Einstein se plaisait à dire que Newton avait bel et bien trouvé une formule algébrique pour manipuler la force d’attraction dont il avait compris le fonctionnement, sans cependant savoir ce qu’elle était. Mais de la dite formule, à l’époque, on n’a retenu qu’une méthode pour utiliser cette force à des fins balistiques. La force d’attraction terrestre, pendant des décennies, fut réduite à une formule algébrique, qui devint par association la force elle-même. Cette croyance au symbole, en sciences, est aussi une sorte de dérive subtile à laquelle plusieurs se laissent prendre par souci de synthèse.

Prenons également l’existence du bozon de Higgs en physique des particules. Comme la manifestation du monde subatomique est difficile à cerner dans son ensemble, on la représente au moyen de symboles. Afin de cautionner la logique du modèle standard régissant le monde particulaire, les physiciens ont multiplié les langages spécialisés (nouvelles équations mathématiques, imagerie numérique, simulation et animation graphiques). Ces différentes conventions de langage, dont le rôle est de traduire, par exemple, la trace de la particule manquante, ont augmenté la dépendance à un outillage hypercomplexe dont on ne sait plus s’il sert à détecter la manifestation du bozon de Higgs ou, en partie, s’il l’induit. La vue de ces équations, de ces graphiques comme de ces images en mouvement ne transfère pas la réalité microscopique en soi mais son interprétation à travers un modèle abstrait. Croire que le modèle des physiciens (théorie du modèle standard incluant ses principes de représentation) est le portrait fidèle de la réalité subatomique ressemble à croire aux symboles plutôt qu’à symboliser ses théories, voire ses croyances sur le sujet.

Il est fascinant de s’apercevoir comment tous les enfants, dès leur jeune âge, peuvent s’attacher à leurs poupées ou leurs camions parce qu’ils représentent leur monde imaginaire dans un processus de différenciation entre leur environnement familial et la construction de leur univers symbolique. La perte de ces jouets peut engendrer des peurs et augmenter leurs angoisses quand ces représentations symboliques ont été acceptées inconsciemment comme des composantes concrètes et réelles de leur psyché.

Si certains enfants lancent un caillou dans un trou pour en sonder la profondeur en écoutant attentivement le son qu’il fait en touchant le fond, de la même façon des adultes lancent des concepts et des idées à la fois dans leur espace mental et social pour mieux comprendre leurs interactions avec ces deux dimensions. Le caillou lancé dans le vide est l’objet qui symbolise le début de la pensée abstraite. Il serait dommage de sacraliser automatiquement ce caillou comme porteur de vérité, voire de lui octroyer un pouvoir dans le simple fait de le posséder dans nos mains et de sentir le poids de son influence sur notre psyché.

Michel Delage

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Parlez-vous de votre santé psychologique dans votre milieu de travail ?

Même si 21-Parlez-nous de votre détresse 2certaines organisations préfèrent ne consulter que des professionnels de la santé lors de formations et d’ateliers sur la santé psychologique, il serait important de proposer une alternative plus ludique aux groupes de travailleurs qui voudraient en parler dans leur milieu de travail. Si les personnes ayant un équilibre psychologique fragile éprouvent le désir d’échanger sur leur santé et leurs difficultés de parcours avec leurs collègues et amis, ils aimeraient le faire dans une ambiance qui leur permettrait d’être à l’aise. Pourquoi ne pas offrir des espaces de rencontres n’ayant à priori aucun objectif de guérison mais dont le seul but serait simplement de discuter entre adultes consentants des mêmes problèmes d’ordre psychologique générés par les mêmes pratiques de travail ? Ces rencontres pourraient, assurément, diminuer la stigmatisation des personnes qui reviennent au travail après un long congé de maladie. A l’exemple des Anges de Lac Mégantic (bénévoles qui sillonnaient la ville pour écouter la détresse des citoyens après la tragédie), nous pourrions simplifier notre approche et être plus créatifs face à une détresse en expansion, et ce, dans tous les secteurs d’activités professionnelles.

Il se peut que l’aide aux plus fragiles passe beaucoup plus par le jeu, l’entraide et l’écoute active que l’application d’une grille d’analyse psychométrique ou du DSM 5 par un professionnel de la santé dans un contexte de pratique privée. Toutes les interventions pour soutenir autant la population aux prises avec une catastrophe qu’une entreprise en période de crise et pour diminuer la détresse psychologique doivent être révisées sous l’angle de l’innovation et de la créativité. Car la consultation avec un professionnel de la santé est temporaire alors que la participation à notre milieu est une préoccupation constante à toutes les époques de notre vie active. Comme il faut toujours réintégrer un groupe de travail après une consultation avec un professionnel de la santé, la création d’espaces de discussion à caractère ludique pourrait contribuer à réinventer, au quotidien, une nouvelle façon de réfléchir en groupes sur la santé psychologique de tous et chacun.

L’approche 55 icônes propose un jeu sérieux qui permet aux personnes de tous âges de mieux se connaître grâce à des images abstraites servant de courroie de transmission pour parler de soi en groupe. Que ce soit une personne scolarisée ou non, un cadre supérieur ou un travailleur saisonnier, la santé psychologique, par exemple, peut être abordée plus simplement car les interventions des participants(es) sont transposées dans un langage imagé facilement mémorisable. Le jeu procure ainsi un terrain fertile pour dédramatiser des sujets difficiles en créant un dénominateur commun pour les échanges au moyen de 55 archétypes insérés dans l’interface du jeu.

L’approche 55 icônes vise l’expression de soi et la réflexion en groupe sur la consolidation d’équipes, la créativité et la détresse psychologique en utilisant le potentiel imaginatif des individus. Elle valorise l’imagination pour trouver des solutions et même soutenir des réflexions complexes à plusieurs niveaux. Les transformations sociales frappant de plein fouet tous les travailleurs, il faudra bien prendre le temps de discuter des malaises qu’elles occasionnent, qui perturbent constamment la cohésion des équipes et minent la bonne volonté participative en général. Il faut se forger de nouveaux points de repères capables de modifier notre perception d’une réalité trop souvent occultée par la peur d’être stigmatisé.

Michel Delage

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Voulez-vous faire l’auto évaluation de votre santé psychologique ?

 Il y a desauto-évaluation 2 centaines d’années, sinon des milliers, l’être humain était déjà préoccupé par son développement spirituel, social et psychique. Et, de tous temps, que ce soit par des croyances religieuses, des principes de vie et des connaissances intuitives de toutes sortes, il a dû faire l’effort de se comprendre, d’évaluer ses forces et ses faiblesses et trouver un sens à ses multiples interactions avec son environnement. Aujourd’hui une des préoccupations du monde du travail est la santé psychologique, intrinsèquement liée à notre développement personnel et professionnel. Nous pouvons consulter des spécialistes en santé ou répondre à des questionnaires en ligne (http://www.cogicor.com/questionnaires-en-ligne.asp) mais, au final, nous nous devons de faire régulièrement des exercices d’auto-évaluation de notre santé psychologique afin de s’initier à ces processus introspectifs. Vous cherchez une recette ? Malheureusement il n’y en a pas, tout au plus des balises pour structurer votre démarche.

 Il faut d’emblée admettre que l’être humain est complexe pour ne pas dire très compliqué et que les exercices d’auto-évaluation nécessitent de dépasser la métaphore du miroir capable de nous refléter notre image. La connaissance de soi, thème principal de l’auto-évaluation, rassemble dans une même idée un équilibre psychologique et psychique tout à la fois et non une simple image de surface. Naturellement, il ne faut pas se perdre dans un sentiment d’impuissance et être facilement dépassé par les efforts à faire pour mieux se connaître. L’important est de trouver un dénominateur commun qui puisse rassembler et non diviser les multiples réflexions et introspections liées à votre auto-évaluation. Ce dénominateur commun c’est votre personne au grand complet Vous êtes générateur de vos dépassements, de vos prises de conscience comme de votre organisation mentale. Vous êtes l’axe de votre développement malgré vos failles et la connaissance partielle de votre potentiel créatif.

 Premier constat : la santé psychologique est un idéal à atteindre et tous les efforts servent à renforcer votre estime de soi avec en premier : une compréhension plus fine de vos différents comportements.

Deuxième constat : Dans votre analyse, toutes les sortes de réflexions sont bonnes. La santé psychologique n’est pas une valeur qui doit être polarisée où il y aurait un bon côté et un mauvais côté. Un défaut peut devenir une qualité pour certain comme une erreur de jugement peut faire partie d’un comportement lié à la prudence. Donc, votre auto-évaluation sera basée sur l’intégration de tout ce qui fait partie de votre petite et grande personne sans faire de jugement au préalable. Si polarité il y a, c’est au niveau de ce que vous êtes réellement et de ce que vous souhaitez devenir. La ligne peut être mince mais elle doit être placée de façon à vous faire réfléchir sur la différence entre un fait vécu et une projection futuriste voir imaginaire.

Troisième constat : Se poser des questions est le signe d’un désir de se transformer pour devenir meilleur. Se remettre en question ne sert pas à s’auto-flageller pour se faire sentir coupable au point de tomber encore plus dans un trou sans fond. La notion de responsabilité fait figure de référence ultime. Nous sommes tous responsables de ce que nous sommes et nous devons l’accepter, car nous serons responsables de nos actions jusqu’a notre mort. Toutes nos décisions doivent être réfléchies et en accord avec notre identité profonde ou du moins avec la connaissance immédiate que nous avons de notre bagage intellectuel, affectif, émotif et sensoriel. Être responsable de soi, c’est accepter les expériences de vie qui nous ont construit au fil des années et devenir ce que nous sommes réellement et non ce que nous croyons que nous sommes.

A partir de ces trois constats :

1- Définir un idéal ou un équilibre à atteindre.

2- Faire la différence entre des faits vécus et des projections.

3- Être responsable de ses choix et ses décisions, quelle que soit la teneur, aidera à évaluer la notion même de santé psychologique. L’équilibre projeté est un concept qui a le potentiel de se manifester et de se réaliser dans la vie de tous les jours. L’auto-évaluation aide à canaliser cette manifestation.

 Tout au long de votre vie, vous avez mémorisé le pourquoi et le comment de tel ou tel comportement. Par conséquent, vous avez gardé une trace de vos angoisses et de vos moments heureux qui ont marqué les choix de votre développement. Que ce soit l’image d’un arbre représentant le pique-nique d’amoureux qui a changé le cours de votre vie, le son d’un accident mortel lié a votre comportement juvénile ou  même une phrase de détresse d’un vieillard qui vous a valu l’étiquette de  héros du village lors d’un début d’incendie, la reconnaissance et l’acceptation de vos expériences permettront une meilleur auto-évaluation de votre petite et grande personne.

 Pensez-y, tout est inscrit dans votre corps et vous pouvez faire revivre tous ces moments forts à des fins d’introspection évolutive.

 Michel Delage

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Des images abstraites pour parler de sa détresse

19- Image abstraites 2

L’autre jour, en quête d’information sur la détresse psychologique des soldats de l’armée canadienne, j’ai trouvé une étude1 faite par cette dernière, qui explique comment les familles peuvent être affectées par le choc post-traumatique d’un de leurs parents ayant participé à un théâtre opérationnel. La conclusion du rapport des spécialistes était : Parlez, parlez, parlez.  A partir de là, je me demandais si l’on pouvait suggérer, aux familles des soldats, d’utiliser des images abstraites pour aider leurs proches à parler de cette détresse psychologique qui dure souvent très longtemps.

 En 2010, des psychologues2 ont découvert que jouer avec l’application Web Tétris après un choc post-traumatique à la suite d’un accident d’avion aide les accidentés à parler de leur vécu en diminuant leur stress et en changeant la qualité de leur concentration. Bizarrement, le jeu, qui n’a pas été conçu pour un exercice thérapeutique, permet de diminuer, sinon d’éliminer les flashbacks. On pourrait penser que les images abstraites, quelles soient en version 2D ou 3D modifient la concentration de façon à induire un processus de reconstruction virtuel. Quand une personne a subi un choc difficile à intégrer, il semble qu’un travail d’imagination permette de se restructurer mentalement. De là, l’idée de jouer avec des images abstraites en famille pour parler en profondeur d’événements traumatisants ( accidents, violence, harcèlement, etc.). Comme la pensée humaine est régulièrement transférée en une série d’archétypes connus (chiffres, couleurs, formes géométriques, etc.) il se peut que ces images de factures graphique simple puissent participer à la construction du sens.

 S’il est possible de proposer pour les personnes ayant subi un choc post-traumatique de parler de leur détresse en regardant des images abstraites, pourquoi ne pas répéter l’exercice en milieu de travail ? Malheureusement, parler de la détresse psychologique au travail reste un sujet tabou parce que les objectifs de performance commerciale sont incompatibles avec ce genre de problèmes personnels. Comme beaucoup de travailleurs ne sont pas préparés à négocier autant avec leur propre détresse qu’avec celle des autres, ils ne veulent tout simplement pas se remettre en question et subir, en plus, une forme de stigmatisation de leurs collègues après avoir dévoilé publiquement leurs faiblesses. Il serait donc souhaitable de faire délibérément des exercices de réflexion, en groupe, à l’aide d’images abstraites qui permettront d’exprimer ouvertement ce mal-être sans y voir un préjudice quelconque.

Indépendamment du parcours de vie des personnes vivant une détresse psychologique les images abstraites peuvent réduire la complexité du phénomène vécu en de simples formes et simples couleurs.. Comme nous intégrons et organisons déjà une quantité faramineuse d’informations, circonscrire, abstraitement, cette détresse peut devenir un exercice à la fois ludique, thérapeutique et philosophique.

Si vous n’arrivez plus à mettre en mots un vécu traumatisant ou une situation d’ordre psychologique qui vous préoccupe, faites un exercice de reconstruction visuelle en utilisant des images ayant un fort degré d’abstraction. Prenez le temps de trouver des couleurs et des formes qui pourront schématiser cette reconstruction mentale. C’est avec ces images que vous pourrez mieux vous exprimer et découvrir différents angles à votre détresse.

Toutes les situations et tous les types d’événements qu’ils soit heureux ou dramatiques, sont transférés en signaux électriques et chimiques dans notre corps. Par la suite certaine partie de notre corps sélectionne les signaux avec lesquels il construira autant notre langage imagée que parlé. Notre monde symbolique met en place une sorte de trame, à caractère abstrait, capable de construire, à volonté, tous les événements qui ont marqués notre vie. Cette trame et les images maitresses qui l’accompagne sont des portails faisant constamment le pont entre l’abstraction et la figuration comme l’expression et l’introspection.

 

Michel Delage

1 Les familles des soldats ont besoin d’aide psychologique

La presse

Family force

Le Devoir

2  Le jeu Tétris aide à diminuer le stress post-traumatique

Psychomedia

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Une imagination créatrice de sens

Une max18-Une imagination créatrice de sens 2ime connue illustre bien cette vision pragmatique voire concrète où le regard s’enracine partiellement sur les objets oubliant momentanément de faire fonctionner cette faculté d’imaginer la profondeur de nos perceptions pour recréer le sens.  « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt »

 Pourquoi donc regarder le doigt du maître quand il faut faire l’effort d’observer et de comprendre le  cycle de la lune ? Pourquoi arrêter sa curiosité intellectuelle et empêcher le développement de son processus imaginatif quand il faut justement dépasser le moment présent afin de saisir toutes les nuances d’une manifestation cosmique ? La question se pose : pourquoi tant de personnes sont-elles incapables de créer une certaine distance entre ce qu’elles voient et ce qu’elles doivent observer préférant réduire la complexité de leur réflexion dans un espace mental qui ne demande pas ou peu d’imagination ? Est-ce la peur de découvrir des territoires inexplorés de leur propre psyché ou au contraire, de la paresse intellectuelle ?

Quand notre monde imaginaire ne nous aide pas à créer du sens à travers nos interactions c’est le signe que notre interprétation de la réalité est trop axée sur le rassemblement d’une suite d’objets. Chaque personne doit nécessairement faire un effort d’abstraction de la chose perçue pour créer une cohérence structurelle qui dépasse la reconnaissance du décor. Comme l’être humain essai continuellement d’organiser son bagage de connaissances en utilisant différents filtres (logique, raison, intuition, sentiment etc.), les exercices imaginatifs, même les plus loufoques, participent à l’effort d’organisation du sens des événements. Il faut donc plonger dans notre monde imaginaire pour transcender ce qui semble apparent et lui donner un sens particulier.

 Il est donc difficile de croire que notre faculté imaginative garde son étiquette de «flou quantique»  car elle réunie toutes les idées, toutes les sortes de sentiments comme tous ce qui semble étrange dans un monde en perpétuel transformation. Il se peut donc, que notre imagination finisse par être une composante de base dans l’élaboration de notre façon de penser. Alors, quand je parle de communication à caractère imaginatif, il est question de trouver un dénominateur commun intemporel à travers des idées et des principes dépassant de beaucoup ce que nous pouvons observer et même quantifier.

 Par exemple, le monde imaginaire des peintres et des artistes en général est un espace à la fois réel et virtuel capable de modifier, structurer et transformer la complexité de notre organisation mentale. Une faculté imaginative faisant souvent le pont entre des dimensions appartenant au passé et au futur pour mieux réactualiser le moment présent et lui donner un nouveau sens. Impossible, à ce niveau, d’avoir trop d’imagination car cette fonction d’imagination ne prend que la place que nous lui donnons à travers nos différentes intentions. Plus nous valorisons notre imagination et plus nous apprenons à lui donner la place qui lui convient.

 Même la folie dite «clinique», générée par différentes maladies mentales, reste le symptôme d’une recherche de sens. Se perdre, consciemment ou inconsciemment, dans des espaces mentaux non encore bien organisés oblige à découvrir le «sens de la réalité». Tous les types de folie ont potentiellement leur raison d’être même si les références ne sont plus évidentes. Les visions exacerbées et les fixations troubles restent, paradoxalement, les meilleures pistes de communication pour entrer dans une psyché complètement fragmentée voire éclatée par des expériences de vie ponctuées d’errance à plusieurs niveaux. Les forêts vierges de la psyché humaine, qu’elles appartiennent aux simples d’esprit, aux grands intellectuels comme aux artistes de tous acabits, ont inévitablement la même origine. Ainsi, supportée par les mêmes courants d’énergie dans des cadres superposables où le réel et le virtuel sont complètement imbriqués l’un dans l’autre, notre faculté d’imaginer la réalité appartient à un «no man’s land» qui possède plusieurs sens. Il s’agit parfois de trouver le bon.

 L’imaginaire : cet espace ambigüe, ce lieu fantomatique, cette caverne d’Ali Baba remplie d’étrangetés est à l’origine de nos inventions et de nos visions structurantes mais aussi de nos illuminations et de nos phobies passagères. Cette fabuleuse fonction créatrice de sens au quotidien nous permet de séjourner dans plusieurs mondes à la fois pour n’en faire qu’un seul : Le nôtre

 Michel Delage

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Détresse psychologique au quotidien

Commen16 détresse psychologique 2t décrire la détresse dans laquelle certaines personnes s’enfoncent inconsciemment sans pouvoir bien comprendre ce qui leur arrive ?

D’abord qu’est-ce que la santé psychologique ?

La Société Québécoise de Psychologie du Travail et des Organisations (SQPTO) définit de façon provisoire la santé psychologique  au travail de la manière suivante :

Degré variable d’ajustement psychologique (bien-être ou détresse) d’une personne au travail, dont le fonctionnement (attitudes et comportements) découle de la satisfaction ou de la frustration de ses besoins psychologiques fondamentaux dans ses interactions entre ses ressources personnelles et les ressources de son environnement de travail fournies dans la réalisation de ses rôles et de ses fonctions. (1)  

La détresse psychologique, quant à elle, serait liée à un niveau de stress difficile à résorber, doublée d’une angoisse de vivre où la vision de l’avenir est plutôt négative, pour ne pas dire problématique à plusieurs égards. La détresse dite psychologique est une sorte d’incapacité ou de frustration à trouver des solutions face à une situation qui prend de l’ampleur de jour en jour et qui provoque, presque toujours, des malaises physiques et des tensions internes, en plus d’influencer la qualité de nos relations avec notre environnement immédiat (famille et collègues).

Au quotidien, la détresse peut se manifester de plusieurs façon :

–       Une difficulté de bien comprendre la nature de ses comportements psychologiques

–       Une dépendance aux drogues et à l’alcool comme refuge psychologique

–       Un manque de ressources financières pour vivre au jour le jour

–       L’impossibilité d’avoir des heures minimales de sommeil pour se reposer

–       Une sorte de repli sur soi-même qui peut se transformer en perte d’estime de soi

–       Le syndrome de l’imposteur après une promotion

–       Le transfert d’une grande culpabilité en autopunition

–       L’angoisse de prendre une décision qui pourrait avoir des conséquences tragiques sur son couple, sur sa famille ou sur sa vie professionnelle

–       Le sentiment d’être un bouc émissaire en croyant l’avoir mérité

–       Mentir ouvertement pour cacher une double vie ou des activités frauduleuses

–       S’enfermer dans un processus de vengeance envers ses supérieurs ou ses parents

–       Nier avec force sa boulimie ou son état avancé d’anorexie

–       Agresser les plus démunis pour les humilier afin de renforcer son sentiment de supériorité

–       Se sentir dans une sorte de vide de sens en lien avec des objectifs professionnels appartenant à ses parents

–       Avoir peur que l’on découvre ses fantasmes ou ses perversions sexuelles

–       Se donner raison de voler ses amis ou son employeur pour continuer à jouer à des jeux de hasard

–       Penser à des scénarios suicidaires pour éviter de passer au travers d’une période de transformation cruciale pour son développement personnel.

Facteurs qui pourraient accentuer ces manifestations

– Le dysfonctionnement d’une partie de son corps à cause d’une maladie ou d’un accident grave

– La résistance psychologique à des changements obligatoires de ses habitudes de vie

– La découverte de ses parents biologiques et la vérité sur son adoption

– Le sentiment d’une profonde injustice dû à un harcèlement psychologique en milieu de travail

– La vision apocalyptique du futur correspondant à des échecs à répétition

– Le découragement quant à sa capacité à faire face à des situations dites ordinaires

– Une désillusion quant au bien-fondé de continuer à pratiquer la religion de sa culture d’origine

– La perte d’un être cher générant un vide affectif impossible à combler

– La trahison en amour et la perte de confiance dans une relation intime

– La résignation face à des sévices physiques subis par une personne de sa propre famille

– Les problèmes financiers menant à une faillite certaine.

La liste pourrait être très longue.

Vivre une détresse psychologique est très déstabilisant à bien des niveaux. Certaines détresses sont plus complexes que d’autres et nécessitent  l’aide d’un professionnel de la santé. Par contre, il est possible de réfléchir à notre détresse en groupe non pas pour la dissiper ou la nier mais bien pour en définir les éléments de base et prendre conscience de ses implications à court et à long terme dans sa vie.

Le développement comportemental de l’être humain se faisant toujours par étape, il se peut que vous viviez une étape cruciale pour votre développement. Parfois positifs, parfois négatifs mais également paradoxaux, nos comportements psychologiques sont régis par des valeurs liées au développement de notre personnalité comme à notre façon toute personnelle d’interpréter la réalité. Pour certains, évoluer est un défi de tous les jours; pour d’autres, c’est une série de difficultés temporaires et, pour quelques-uns, c’est un vrai cauchemar sorti d’un film d’horreur.

La détresse psychologique est un état d’être à prendre au sérieux, car elle peut nous entrainer dans des dimensions très sombres. Il est possible de visualiser la complexité de notre détresse et de la mettre en images pour fixer temporairement les étapes qui permettraient de mieux la comprendre et de la partager avec d’autres. Même dans la pire des situations, il est possible d’apprendre sur soi et de réajuster son comportement.  Si un nuage gris enveloppe votre vie, si le découragement se transforme en dépression, alors n’hésitez pas : demandez de l’aide, parlez à vos amis en mettant votre orgueil de côté. Dites-vous que votre épreuve aura un dénouement positif, puisque que c’est vous qui aurez pris votre destinée en main. Personne d’autre que vous n’aura le mérite d’avoir réussi cette transition vers des jours meilleurs.

La détresse est toujours moins grande quand elle est partagée. Pour en comprendre l’origine, il faut être capable de la réduire en quelques composantes, qui pourraient se résumer en simples couleurs. Si vous avez l’impression de vivre de la détresse, prenez le temps de la représenter en vous choisissant une image du jeu 55 icônes et laissez-nous vos commentaires sur ce que vous voyez  sur notre site internet www.55icones.com.

Michel Delage

1. SQPTO Société Québécoise de Psychologie du Travail et des Organisations État partiel des lieux en santé psychologique au travail. Rapport du comité provisoire à l’exécutif de la section Montréal  mars 2013 http://www.sqpto.ca/section/section-montreal/seminaire-sante-psychologique-au-travail. François Leduc f.leduc.coach@videotron.ca et/ou Simon Grenier : GrenierS@Filion.ca

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Exploser ou imploser socialement ?

Si nous co17-Exploser ou imploser 2mparons les grandes transformations sociales à une sorte de développement explosif générateur de nouveautés, nous pouvons constater que certains conflits sociaux de grandes envergures peuvent générer une implosion fratricide meurtrière.

L’explosion sociale, dont on parle, à tendance à canaliser l’énergie pour améliorer la qualité de notre mode de vie à bien des niveaux. Tandis que l’implosion nous amène à franchir une limite où tous les efforts de transformation sont perdus dans une sorte d’hémorragie idéologique incontrôlable remplaçant littéralement le développement en cours par une sorte de décomposition de nos valeurs morales et de nos conventions. L’implosion sociale ressemble sans contre dit à ce phénomène cosmique du trou noir sidéral aspirant par une sorte de vortex extrêmement froid la structure chaude et lumineuse de l’étoile annulant automatiquement son effort d’existence dans la galaxie. L’étoile absorbée nourrie un système parallèle. Passant de l’extrêmement chaud à l’extrêmement froid, l’étoile vampirisée par le trou noir court-circuite la diffusion de la lumière solaire pour créer une sorte de vide absorbant tout sur son passage. 

Il est difficile de croire que nous vivons à la fois ces deux types de mouvements (implosif / explosif) à travers nos différents développements sociaux mais, plusieurs évènements démontrent que cette alternative malsaine nous pousse littéralement à s’autodétruire pour évoluer. L’implosion arrête notre développement pour la rediriger vers la «case départ» c’est-à-dire vers un état de survie perpétuel où il faut tout recommencer à zéro faute de pouvoir comprendre comment ces mouvements  diamétralement opposés pourraient devenir complémentaire.

Que ce soit l’invention du train, de l’automobile ou de l’avion comme nouveaux transports public. Que ce soit la mise en place de services liés à l’assurance maladie ou l’accessibilité aux institutions scolaires, pour les plus démunis, les objectifs de ces «explosions sociales» sont toujours d’augmenter la qualité de notre mode de vie pour le mieux être de tous les citoyens. Dans un autre ordre d’idée, nous acceptons le port d’arme en milieu urbain cautionnant une protection exagérée des personnes favorisant de facto les vengeances personnelles et les règlements de compte créant de petites implosions au niveau communautaire. Toutes les types d’’implosions sociales, surtout les plus banalisées comme la corruption et le taxage systématique des plus faibles, coûtent tellement cher à notre fragile équilibre social que nous ne pouvons plus assumer le «paiement» de ce gaspillage d’énergie.

Plusieurs pays considérés comme émergeant croulent sous une pression interne toujours plus intense où la surconsommation de biens et services nécessite de se procurer obligatoirement des ressources naturelles. Des milices armées engagées pour tuer tous les opposants qui leur empêcheraient l’accès à ces richesses mettent à feux et à sang les nations propriétaires de ses ressources pour arriver à leur fin. Certaines parties du globe sont artificiellement appauvries devenant rapidement des zones sinistrées vidées de leur patrimoine à cause de l’appétit gargantuesque de ceux et celles qui revendiquent avec force la part d’un marché dont ils dilapident allègrement les ressources. C’est à partir de ces sortes de pillages appelés déforestation à blanc, exploration minière sauvage, installation de centrales nucléaires hyper polluantes ou encore surpêche des océans, que nous pouvons mieux saisir la manière dont ces mouvements de destruction massive de notre capital biologique participent à notre implosion sociale.

Citons seulement la technologie des OGM (organisme génétiquement modifié) qui promet d’augmenter la productivité et la performance des récoltes en mettant en place une dépendance pernicieuse aux semences génétiquement modifiées. Les OGM détruisent à petit feu la biodiversité afin de la remplacer par une vie artificielle non adaptée à la pluralité de la vie sur terre. Jamais, depuis des temps immémoriaux, il n’y a eu autant de suicides de fermiers et d’agriculteurs partout à travers le monde après avoir adopté cette technologie de laboratoire au profit de celle plus traditionnel de protéger les semences, d’une année à l’autre, pour renforcer et diversifier les futurs récoltes. Cette nouvelle technologie, du secteur agraire, vise à éliminer la relation ancestrale des cultivateurs face à la terre par une vision uniquement mercantile où l’objectif est de prendre possession des terres cultivables pour mieux en contrôler la hausse des prix. Cultiver la terre devient la convoitise des entreprises de gestion et non des paysans créant ainsi un autre vide de sens au niveau de la relation entre l’homme et sa façon de préserver ses plantes nourricières. Une cascade d’implosions suit son cours d’où personnes, riches comme pauvres, n’en sortirons pas gagnantes.

Le développement, la prospérité et la création d’une richesse collective, vanté par nos dirigeants, est directement associés à la manipulation de quotas, au déracinement de la population autochtone, à la création de camps de réfugiés, à la pollution de l’eau et de l’air comme aux risques de catastrophes nucléaires et à la confrontation guerrière pour le maintien d’une cote en bourse. Rien de tous cela n’aide à la création d’une qualité de vie et d’une participation des individus au développement social. Pire, ces mouvements à caractère implosif nous entrainent assurément vers un non sens relationnel avec notre planète comme si nous étions indépendant voire supérieur aux éléments qui soutiennent notre existence.

 Quel sera l’héritage que nous donnerons à nos enfants ? Un capital financier virtuel acquis en hypothéquant nécessairement l’avenir de la vie sur terre ? Qu’on se le dise, le développement, l’évolution, la maturité politique et la sagesse populaire sont totalement gratuits et sans lien avec l’accumulation d’un pouvoir personnel sur les individus. Ce qui coûte du temps et de l’énergie  c’est d’entretenir la peur du manque à gagner et le contrôle malsain que nous voulons avoir sur la nature et sur les hommes.

 Si la fleur de l’arbre fruitier représente une sorte d’explosion cette dépense d’énergie se dirigera vers la création d’un fruit lequel construira son avenir biologique dans un espace fermé engendrant une sorte d’implosion salvatrice. Ainsi l’arbre évolue et crée de nouvelles générations d’arbres. Rien dans les étapes de son développement n’est mortel et dévastateur car ses différents mouvements, à caractère complémentaires, sont nourriciers et compatible avec la biodiversité. La fleur explose et le fruit implose et chacune des étapes de l’arbre est liée par les mêmes dénominateurs commun: les éléments. L’équilibre recherché est autant au niveau des étapes de réalisations (feuilles, fleurs, fruits) qu’au niveau des multiples principes qui l’animent (photosynthèse, respiration végétale, convivialité avec le règne animal). La flore ne s’autodétruira jamais pour renaitre et encore moins pour se reproduire car la terre elle-même récupère en totalité les éléments participant à sa croissance. Alors, pourquoi l’homme ne peut apprendre de ces exemples tous simples ? Sommes-nous si orgueilleux de notre grande intelligence et de notre vision pragmatique de la réalité que rien ne peut modifier cette tendance à garantir notre développement par l’autodestruction ? Sommes-nous si fasciné par cette idée de contrôle qu’il faille encore et toujours démontrer avec force notre suprématie sur la nature des choses ?

Nous vivons une période charnière où nos décisions sur notre avenir biologique auront un impact sur les prochaines générations. Ce dualisme social d’exploser versus imploser sans tenir compte de notre compatibilité avec les composantes de la nature n’a plus lieu d’être surtout quand la dégradation de nos principes démocratiques fait rage et que nous sommes en voie de nous exterminer afin de garantir la pérennité d’un système financier axé sur l’industrie de la guerre, de la drogue et des médicaments. À défaut d’adopter une nouvelle conscience planétaire pour mieux protéger la qualité de notre environnement nous aurons à subir de plus en plus ces implosions meurtrières dont plusieurs, semble, en tirer profits à moyen terme.

 Avons-nous une chance d’évoluer sans inévitablement se tuer au sens propre du terme ?

Michel Delage

Articles de référence :

Dean Beeby,  « Les crimes à l’arme à feu coûtent cher aux contribuables », Le Devoir, actualités 10oct.2012 p.A2

Éric Desrosiers, « Il y a péril en la planète », Le Devoir, Économie 9 janvier 2013 cahier B

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Le coaching social à la portée de tous

Qu’est ce que le coaching social ?

15- Coaching 2Le coaching social est un engagement au profit de la personne. Il est utilisé dans différents domaines. C’est la combinaison d’une intervention-conseil, d’une relation d’aide et d’un entraînement personnalisé. C’est un tout : un appui technique et une posture relationnelle que propose le coach auprès de personnes qui en manifestent le besoin. Le coaching social est une forme d’intervention pratiquée auprès de personnes en situation de handicap ou de difficultés, altérant divers domaines de leur participation sociale: qu’il s’agisse de leur vie professionnelle, de leur vie affective ou relationnelle.

Pour vous donner un tout autre ordre de grandeur, dans la famille des cellules il y a des enzymes. Cette protéine joue un rôle de catalyseur biologique, c’est-à-dire de composé qui facilite une réaction biochimique sans en modifier les produits. Elle est capable d’abaisser l’énergie d’activation d’une réaction et ainsi d’accé­lérer jusqu’à des millions de fois les réactions chimiques du métabolisme, sans pour autant modifier l’équi­libre formé. Les enzymes agissent à faible concentration et elles se retrouvent intactes en fin de réaction.

Nos sociétés modernes et surtout notre tissu social sont constitués de sorte qu’ils ont besoin d’enzyme et certains d’entre nous peuvent jouer ce rôle avec une grande facilité. Et, d’après vous, pour quelle raison avons-nous tant besoin de cette faculté enzymatique humaine si ce n’est pour équilibrer nos réactions biochimiques, et bien parce que nous vivons une période de très grande transformation sociale et que nous devons accélérer les réactions de notre métabolisme dit social. Faire du coaching social c’est devenir une enzyme pour son environnement immédiat et littéralement jouer avec le rythme du développement de ceux et celles que l’on veut accompagner.

Comment faire du coaching social avec le jeu 55 icônes ?

Faire du coaching social c’est savoir vibrer seul et avec les autres. Après, il y a différents styles à adopter, à travers l’exercice, dépendamment du lieu et des objectifs des participants. Coacher par l’humour, par la consolation, par l’émerveillement, par le renforcement positif, par la confrontation stratégique, par l’empathie, par une méthode logique, par une sorte de magie de la personnalité, par un étonnement enfantin, par la peur et j’en passe. Ma méthode est d’utiliser des images abstraites qui sont en fait des images projectives. Comme nous avons tous un langage imagé dans notre trousse relationnelle nous sommes déjà habitués à jongler avec un monde symbolique lequel peut être utilisé pour révéler, justement, le rythme de notre métabolisme et conséquemment ce qui permet de modifier nos réactions biochimiques et nos comportements psychologiques. Ne dit-on pas que l’action de rire ou de pleurer change considérablement les réactions chimiques de notre corps ? La puissance des images est telle que nous n’avons pas encore bien saisi que choisir consciemment certaines couleurs et particulièrement certaines formes influencent nos états émotifs.

Le jeu 55 icônes, grâce à l’utilisation de 55 archétypes, permet d’accompagner vos collègues et vos proches dans de petites et grandes transformations. Ce genre de coaching par l’image, à caractère ludique, utilise l’imaginaire comme courroie de transmission pour mieux partager ses réflexions et ses préoccupations personnelles quant à ses étapes de développement. L’idée principale est de parler de soi, en groupe, sans que la peur d’être jugé soit au rendez-vous et sans que vous soyez toujours sur la défensive. Révéler une partie de sa vie en passant par son monde imaginaire permet de donner une facture poétique à l’exercice en valorisant au passage une façon toute personnelle de structurer son vécue. Donc, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses il n’y a que des histoires racontées.

Celle-ci sert d’espace virtuel de rencontre pour réfléchir et même échanger sur une dimension de votre personnalité. L’animateur devient une sorte de coach se permettant de canaliser les conversations vers une dynamique de groupe positive et constructive. Et, inévitablement une sorte de pensée collective se met en place où chacun fait sienne les histoires personnelles des autres pour que tour à tour chaque participant devienne à la fois coach et coaché.

Michel Delage

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Quelle est la couleur de votre équipe ?

La form14-Les couleurs de votre équipe 2ation d’une équipe vise toujours les mêmes objectifs : rassembler des individus pour réaliser collectivement quelque chose. Qu’il s’agisse d’un rassemblement sous le thème d’une idée, d’un concept ou d’une vision, l’important est de concentrer les énergies humaines vers la même direction en définissant le plus simplement du monde les rôles clés de l’organisation souhaitée.

Et la couleur dans tout ça ? Pour se rassembler il faut être sur la même longueur d’onde, que se soit dans le sens propre ou figuré, ce qui nous amène à réduire le dénominateur commun à une simple fréquence, voire à un signal spécifique. Parfois il est question d’une chanson, d’un discours, d’une musique, mais également d’une image, d’une forme et bien sûr d’une simple couleur.

Dans ce même ordre d’idée, nous pouvons citer en exemple la science héraldique communément appelée la science des blasons, qui existe depuis des millénaires, et qui encore, sert à représenter les grandes familles régnantes. Les blasons familiaux ont été longtemps des cadres mnémotechniques, aidant la population à mémoriser plus facilement les principes idéologiques de ceux et celles qui participent à l’organisation de la société. Cependant, l’objectif initial était de simplifier la complexité des valeurs sociales via les images. Par la suite les drapeaux nationaux ont pris la relève des blasons médiévaux, pour mieux préciser les limites géographiques d’une nation, mais également pour résumer le sentiment d’appartenance à une culture, une religion ou même à une communauté d’idées.

Il est intéressant de noter que certains logos d’entreprises s’affichant sur une multitude de médias publicitaires, sont comparables aux drapeaux nationaux et aux blasons familiaux. En effet par le biais d’une couleur ou d’une forme abstraite bien choisie, l’objectif est de résumer une approche commerciale spécifique (la couleur rouge de Coke, la pomme d’Apple, la lettre f de Facebook etc.). Ces représentations corporatives liées à la consommation de biens et services, deviennent ainsi des aide-mémoire qui servent à différencier autant la qualité d’un produit, que la concurrence d’un même secteur d’activité. De plus, plusieurs marques reconnues telles que Coca Cola, Mercedes Benz, Mac Intosh et bien d’autres, ont réussi à cerner les habitudes du consommateur, comme par exemple ses comportements psychologiques, pour mieux ajuster l’offre et la demande. La clientèle recherchée n’est plus issue d’un territoire géographique, ni même d’une culture en particulier, car il est question de retrouver les mêmes caractéristiques comportementales d’un consommateur type, indépendamment d’une origine ethnique ou culturelle. Les logos d’entreprises sont donc devenus des sortes de signaux guidant, d’une façon subliminale, le consommateur dans le labyrinthe de ses besoins, lui suggérant, par l’image, de s’approprier le dit produit ou tout autre service complémentaire correspondant à sa façon d’analyser, voire de comprendre ses propres besoins.

Aujourd’hui, les logos d’entreprise représentent des aide-mémoire puissants qui permettent de rassembler des individus autour d’un signal, lequel devient rapidement un terrain virtuel de rencontre. Les «images commerciales», volontairement affichées à la vue de tous ont, métaphoriquement, la même fonction que les ondes visibles influençant le développement biologique des plantes (le principe de la photosynthèse).

Saviez-vous que le développement des plantes est influencé par les ondes visibles (les couleurs) du spectre électromagnétique ? Les feuilles, étant photosensibles à la lumière, et particulièrement à la couleur rouge et bleu, démontrent l’influence des ondes visibles à travers la complémentarité moléculaire de deux types de développement : la vapeur d’eau de l’air et les chaînes carbonées de la feuille. C’est donc un signal lumineux coloré qui provoque une fusion moléculaire, entraînant la croissance de l’arbre, de ses fleurs et de ses fruits. La photosynthèse des plantes aide ainsi à former différentes sortes «d’équipes» reliées au développement des multiples parties de la plante.

Les images de synthèse, logos, icônes et figures emblématiques de tout acabit, aident à structurer la société, en rappelant d’une façon visuelle que le développement social est un phénomène d’entraînement populaire, issu de différents signaux comparables à ceux liés à la croissance des plantes et de la nature en général. Les nouveaux archétypes visuels à caractère abstrait, sont désormais des éléments essentiels de notre langage, indiquant à notre environnement social autant notre implication en société, que notre vision des échanges et des interactions nécessaires à notre développement personnel.

Le choix de la couleur de votre équipe reflète donc beaucoup plus qu’un simple lien d’appartenance avec vos coéquipiers, mais rejoint plutôt un principe physique et physiologique où une simple longueur d’onde, quelle soit visible, sonore ou calorifique, peut engendrer une complémentarité sur plusieurs niveaux à la fois (social, commercial, psychologique, professionnel, etc.). Sélectionner les couleurs de son équipe, c’est choisir de s’impliquer dans une organisation tout en étant sensible à la profondeur symbolique d’une telle représentation à des fins obligatoirement structurantes. Par conséquent, une simple couleur devient un signal qui symbolise un état d’esprit pouvant potentiellement modifier vos comportements psychologiques et provoquer des transformations à l’intérieur de ce que nous appelons candidement : notre vision de l’avenir.

Michel Delage

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